Nous quittons Cariacou pour le but de notre descente: Grenade.
Nous faisons une escale à l'Ile Ronde, au nord de Grenade et Steph en profite pour nous sortir une énorme Carangue de plusieurs Kg, un Barracuda, le bateau copain, Errance, pêche des langoustes et un pêcheur local nous vend une énorme langouste de 80 cm, pour 50 EC (East Dollard Caraïbes, se prononce "ici", environ 15 E), nous ramassons des oursins et rebelote: délicieux festin entre bateaux copains, BBQ sur la plage...
L'envers de la carte postale: le poisson c'est pénible à trier, les écailles sautent et s'infiltrent de partout, les viscères des gros poissons c'est assez écœurant (ce n' est pas une mignone petite truite arc- en- ciel!), on se blesse terriblement avec les épines dorsales, ventrales etc, ainsi qu'avec les carapaces des langoustes qui sont hérissées de pics, en plus un "délicat" fumet de poisson imprègne l'habitacle et les ustensiles utilisés!
Voilà, je me rend compte que je ne montre que des photos de cascades en forêt et de poissons pêchés, mais c'est notre quotidien et nous ne nous lassons pas de cette routine si loin de notre vie de montagnard.
Grenade est appelée "Spicy island", l'ile aux épices, de partout cela embaume, ici est produit la "nut meg", noix de muscade, qui se décline en sirop, confiture et différents produits cosmétiques, mais on trouve aussi toutes sortes d'épices à un prix dérisoire: gingembre, curcuma, cannelle, bois d'indes, clou de girofle...On vend aux coins des rues, des colliers d'épices pour embaumer les cuisines et tout sent bon.
Saint Georges de Grenade est une capitale colorée, un tunnel permet de traverser la colline qui coupe la ville en 2, l'ambiance est joyeuse, nous rencontrons des personnes très aimables et disponibles, cherchant le contact: nous testerons même cet état d’esprit aux douanes lors des déboires que nous aurons pour la récupération de nos colis du Cned (3 semaines d' attente, mais les fonctionnaires de la Poste ont pris beaucoup de temps pour nous aider et nous faire comprendre (en anglais avec accent créole que nous parlons assez mal) ce qui se passe, les colis auront voyagé jusqu'à St Vincent!
Tous le monde vous demande si vous allez bien et si vous appréciez votre séjour: "Hey man, how are you? Do you enjoy? Tchek!" et il vous demande de taper le poing serré contre le votre, ce que les enfants adorent. On vous prodigue des conseils de sécurités, une fois même une dame me prendra dans sa voiture avec les enfants afin que je ne m'engage pas dans un endroits mal famé et me montrera une route plus sûre, alors que nous rentrons de nuit (ici il fait nuit noire à 18H) du cinéma où nous sommes allés voir, en anglais, la "Toll Box", un "movie" pour enfants, avec gros sac de pop corn à l'américaine!
Nous testons aussi les rôtis Jamaïcains: chaussons ou crêpes fourrés à la viande et aux légumes. Ici les prix des fruits, légumes et restaurants locaux sont très abordables et nous en profitons: nous allons manger sur la place du marché à 7 EC/ personnes (2E), nous faisons une cure de, passion fruit/ maracuja, sugar appel/ pomme cannelle, star fruit/carambole, kénet (que nous surnommons sur le Graal, litchis antillais), banana/ banane(!!), grappe fruit/ pamplemousse, papaya, water lemon, water melon/ pastèque, cococa (cabosse de cacao), mango, lime (petit citron vert), callalo (sorte d’épinard que nous ramasserons aussi dans la forêt), tous cela est juteux, fruité et sent divinement bon. Avec les fruit nous faisons de délicieux jus. Toutes les marchandes nous donnent leurs recettes, comme celle du riz saupoudré de curcuma fraichement râpé et de lait de coco.
Nous testerons aussi ce que nous "sentons" dans tous les supermarchés (là c'est moins agréable) la viande de porc salée et le poisson séché (une odeure étrange et prenante sature l'atmosphère des rayons).
Nous visitons le musée de Grenade qui expose quelques objets historiques, des dents de requins et ferons les "seven sisters fall", sept cascades qui se suivent sur un torrent en forêt. Il y a beaucoup de boue, c'est la saison des pluies et nous récoltons beaucoup d'eau sur le Graal (parfois jusqu'à 200l...) Nous ne verrons pas la faune locale: manicou (opossum) et tatou, mais entendrons les grognements des singes dans la forêt (ce bruit sourd ne nous ferra que peu regréter de ne pas les avoir vu, c'était assez impressionant comme ça). Ils y a aussi des tortues de terres et des serpents et nous en verrons un s'enfuire avec un lezard dans la gueule (deux têtes et un corps ondulant, nous mettrons un peu de temps à comprendre de quoi il s'agit!). Pas d'arraignées en vue...
L'histoire et la politique de Grenade sont à connaître, cette île fût sans cesse prise, reprise et disputée entre Anglais et Français (plusieurs forts et des lieux portent des noms français, un monsieur me demandait de lui traduire leur signification) et c'est quand même un endroit où il y a eut la guerre en 1983. Un local me temoignait de sa déception envers les touristes américains qui ne connaîssent pas l'histoire de l'île alors qu'il sont voisins (chaque semaine un ENORME paquebot "Disney Magic" arrive aux musiques de Disney et" lache" son lot de viviteurs pour quelques heures dans la ville, plus particulièrement dans la galerie marchande Dutty Free qui est destinée aux personnes qui repartent de lîle!), je peux comprendre leur deception sur ces rapports alors que l'île a du mal à se develloper en dehors de la ligne du gouvernement qui axe tout sur le tourisme, me temoigne un monsieur qui mange à côté de nous au marché.
Nous quitterons Grenade à regrêts nous aurions aimé aller plus en avant dans sa découverte, il nous semble ne l'avoir que survollée, c'est le problème de la vie de bateau, on ne voit que les choses de l'exterieur: les côtes et on est déja en partance....
Nous sommes content d'être venus nous mettre à l'abris dans le sud de l'Arc Antillais, une alerte cyclonique de stade "violet" (confinement obligatoir, arrêt de toute activité) est déclanchée sur les Antilles françaises, ci-joint un extrait de l'arcticle paru le 14/10/14 dans le Dauphiné Libéré:
"Les autorités des îles de Saint-Barthélémy et Saint-Martin, balayées par le cyclone Gonzalo, sont «sans nouvelles» de quatre personnes(...)
Trois personnes, deux à Saint-Barthélémy et une à Saint-Martin, sont toujours portées disparues en mer mardi, après le passage la veille au soir et dans la nuit du cyclone Gonzalo sur ces deux îles françaises du nord des Caraïbes.
Après avoir quitté Saint-Barthélémy, au-dessus de laquelle l’oeil du cyclone est passé (...) Gonzalo «poursuit sa route vers le nord-ouest à la vitesse de 20 km/h et devrait encore se renforcer dans les prochaines heures pour atteindre le stade d’ouragan de catégorie 3 dans les 36 heures», a informé Météo-France.
«On a mesuré à Saint-Barthélémy des vents moyens de 130 km/h et des rafales supérieures à 200 km/h» sur son passage, précisent les météorologues.
En attendant l’arrivée d’un hélicoptère, venu de Pointe-à-Pitre (...) pour une première évaluation des dégâts, les écoles doivent rester fermées mardi et la consigne de confinement est maintenue jusqu’à 6 h locales et le lever du jour, a annoncé la préfecture déléguée des deux îles.(...)
Les deux principales radios généralistes de Guadeloupe multiplient en vain, depuis 10 h heure de Paris, les appels à témoignages sur place.
Selon le seul témoignage téléphonique reçu par l’une d’elles, celui d’un homme appelant depuis sa véranda à Saint-Martin et n’ayant pas encore quitté son domicile, «l’électricité est coupée et la rue est obstruée par des poteaux électriques et téléphoniques abattus, ainsi que par des arbres». Il a également signalé la présence en nombre de feuilles d’arbres broyées tapissant le sol et les recoins extérieurs de sa demeure et des maisons voisines, conséquence habituelle des cyclones.
Par AFP | Publié le 14/10/2014 à 14:52
Nous avons une pensé pour nos concitoyens de ces deux île touchées par le sinistre.