Pour les courageux : bonne lecture
Pour les autres, une sélection de photos. Désolé, pour ceux qui ne nous connaissent pas, nous sommes des jeunes parents... il y à donc souvent notre fils :D forcement c’est le plus beau…
Apres un long voyage en taxi /train/ rer/avion, le premier vol de notre petit bonhomme d’ailleurs, nous atterrissons à Ste Lucie à la nuit noire (qui tombe dès 18h).
Malgré notre appréhension, nous passons les douanes sans soucis avec nos sacs pleins de victuailles francaises. Victoire !
Puis nous voilà enfin libre de retrouver toute la petite famille. Nous sommes très heureux et nous nous émerveillons de retrouver de grands enfants ! Esteban (surnommé estebanane par les filles), apprécie lui aussi de rencontrer sa tatie Jo, tonton Stéphane et les cousins qu’il ne connaissait pas encore.
Pratique, le bateau mouille juste au pied de la piste d’atterrissages…. Mais il faut quand même prendre l’annexe pour s’y rendre, pas très rassurant pour une première de nuit.
Nous sommes à Castries ! des bateaux de croisières font halte dans ce minuscule port tous les jours. Jusqu’à 3 énormes bateaux à la fois ! C’est impressionnant de les voir tout près de nous et le défi est de leur faire de grands coucou jusqu’à ce qu’ils nous répondent.
Nous prenons doucement nos marques sur le bateau. Il faut apprendre à se déplacer sans tomber, sans se fracasser les pieds sur tout ce qui sert a arimer les cordages, il faut aussi apprendre ou se range les choses, d’ailleurs on découvrira de nouvelles cachettes jusqu’au dernier jour, comment se servir des wc, comment la douche fonctionne, euh !!! en fait comment la douche ne fonctionne pas…. La vie de bateau demande une organisation redoutable et il n’y a pas de place pour le désordre.
Interdit de procrastiner ici ! tout doit être fait au fur et à mesure si on ne veut pas être débordé.
On se familiarise avec les termes techniques qui désigne les différents quartiers du bateau (la jupe, le cockpit, le carré).
Le matin nous allons au marché de Castrie : grand, coloré et varié. Nous nous régalons de fruit exotiques : canne à sucre, noix de coco fraiche, goyave et aussi un fruit que je ne connaissais pas : la pomme canelle (en un seul fruit !!)
L’apres midi, nous faisons un tour à la plage pour notre première baignade. Eau à 29°…. Perfecto.
Le lendemain déjà, nous partons en navigation. Il faut ranger le bateau, et préparer à porter de main tout ce qui peut nous être utile pour les prochaines heures à venir (boire, manger pour le bébé, creme solaire…). Merci à Jo pour ce précieux conseil car en effet, une fois que le bateau bouge, dur dur de se déplacer.
Nous apprenons les différentes étapes de la navigation , comment lire les instruments (sondeur pour la profondeur, anémomètre pour le vent, girouette et carte satellite pour la direction..) et comment se nomme les outils de nav (table carte , grande voile, genois, winch, barre, baume…)
La transformation en graalonus s’opère.
Arrivé en haute mer, Jo me laisse barrer. Trop cool, c’est moi qui tiens la grande roue, non la barre !!!
C’est impressionnant comme un bateau de pas moins de 16m et 15 tonnes se manœuvre si facilement.
Bon en fait c’est assez ennuyeux au final mais pour moi, ça a le mérite de me concentrer sur une action et de ne pas craindre le mal de mer.
Halte à Marigot bay : le paradis des plaisanciers réputé être l’un des plus beaux sites de l’île.
De la mangrove, des collines verdoyantes, une eau claire mais sans récifs… C’est sûr qu’on est mieux qu’au port de castries (surtout pour la douche) mais ce n’est pas non plus l’endroit qu’on a préféré.
La douche justement : Pour se doucher sur le graal, mieux vaut être dans des eaux limpides car nous utilisons essentiellement l’eau de mer. Direction la jupe du bateau, on plonge dans la mer, on se savonne d’un savant mélange de gel douche hyper dilué à l’eau, puis on se rince en plongeant à nouveau dans la mer (hum, hum l’écologie). Un petit rinçage à l’eau de pluie est autorisé pour se dessaler. Attention 1litre max. par personne !!
Et oui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, la gestion de l’eau est une des premières préoccupations de la vie de bateau !
Les réservoirs ne sont pas infinis et sont en priorité conserver pour l’eau à boire. Et on en boit de l’eau quand il fait 30° jour et nuit.
Du coup, le lavage, le brossage des dents (beurk), la vaisselle, le linge…. Se font à l’eau de mer.
De nombreux seaux servent à récupérer l’eau de pluie que nous nous empressons de récolter à chaque averse, promesse d’une douche plus… douce.
Prochaine halte aux fameux pitons, deux aiguilles montagneuses qui ont été désignés Patrimoine Mondial de l’UNESCO (770 m et 743 m). Ceux sont les vestiges d’un ancien volcan et ils sont symbolisés sur le drapeau de Sainte Lucie.
Au pied des pitons, Soufrière, l’ancienne capitale de Sainte-Lucie.
Nous irons aux sources d’eau chaudes du petit piton.
Nous sommes seuls aux sources et les bassins d’eau chaude alimentée par des cascades sont très agréables au milieu de la jungle tropicale.
Le lendemain, nous avons comme projet l’ascension du petit piton.
Julien et moi laissons Esteban à Jo et chargeons 6 litres d’eau à la place.
Nous partons à 6h30 et il fait déjà chaud. Le sentier grimpe raide et j’ai des vertiges quand on s’arrête.
Incroyablement, la pente se raidit encore et nous finissons l’ascension par de l’escalade. Heureusement de vieilles cordes sont là pour nous aider à passer. Heureusement aussi, la végétation est tellement dense qu’on ne se doute pas du vide vertigineux que nous gravissons.
Je dégouline, mon t-shirt est à essorer. Enfin, après 2h de marche, nous arrivons au sommet. Le ciel est tout bouché donc pas de point de vue en récompense, seulement la satisfaction de l‘effort accomplie.
En tout cas, on peut dire que cette montagne représente un réel défi et est réservée aux plus téméraires avec une bonne condition physique. Pas étonnant que les locaux aient surnommé Eloi la panthère après cet exploit du haut de ses 7ans !
Nous retrouvons la famille en fin de matinée. Je me sens de moins en moins bien et je passe l’après-midi allongé, mal en point, nauséeuse. Je finis par me vider les tripes (ca y est la transformation en graalonus est terminée !!!). En fait, je ne m’en suis pas rendu compte car je ne connaissais pas mais j’ai eu le mal de terre.… une variante du mal de mer où on continue à tanguer sur la terre ferme…
Stéphane et Julien profitent d’un coin poissonneux pour barboter dans l’eau et chasser au harpon.
Bonne pêche : ils nous ramènent un poisson perroquet, un œil de verre et une carangue. Voilà notre diner de ce soir !! Je dois dire que le poisson perroquet est particulièrement bon.
Nous enchainons les spots de snorkling et on adore ça.
Oriane m’emmène voir la grotte aux chauves-souris. On nage jusqu’à un faille étroite dans la falaise. On y pénètre et en sortant la tête de l’eau, nous sommes sous un plafond de petites chauves-souris. Berk, je trouve ça dégoutant, on doit barboter dans la fiente et les maladies et je ressors sans demander mon reste.
On essaie toujours de spoter des langoustes mais même avec Oriane œil de lynx, on n’en voit pas une seule….
Julien nous chasse un petit diodon. Vous savez, le poisson porc épique qui gonfle quand il a peur ? une fois le poisson dégonflé et les piquants enlevés, il ne reste en fait pas grand-chose à manger.
A Anse cochon, une joli petite baie, bien abritée avec la forêt tropicale qui descend jusqu’à une petite plage, des bouées indiquent les espaces de plongées.
Le lesleen, un cargo, à volontairement été coulé ici pour devenir un site de plongé. Nous nageons jusqu’à l’épave dans l’espoir de la voir. On voit très bien le cargo qui git à 20m environ sous nous. Les plongeurs sont là aussi et nous les regardons évoluer avec leurs bulles qui remontent à la surface comme des méduses grossissante. Oriane qui, comme Suzie et Eloi est devenue un vrai petit dauphin plonge pour se rapprocher de l’épave et c’est tout surpris que le moniteur de plongée en bouteille voit une petite fille virevolter au-dessus de lui.
Jo-aline, quant à elle, qui ne s’attend pas à voir une énorme forme noire juste sous elle est prise de panique et tente tant bien que mal de remonter sur l’annexe à toute vitesse. Il lui faut un peu de temps pour retrouver ses esprits et percuter que ce n’est pas un monstre marin mais belle et bien l’épave qu’elle a vu, hahaha.
Dans la baie, des catamarans enchainent les allers retours avec leurs clients blancs abreuvés de rhum, musique à fond. Ca gâche un peu le paysage mais en fin de journée, la baie est de nouveau à nous seul.
On profite d’un rayon de soleil en fin de journée et que les bateaux à touristes soient partis pour accoster sur la jolie petite plage. Esteban et Eloi jouent dans le sable pendant que nous nous partageons une noix de coco.
On n’a pas souvent l’occasion d’être sur la terre ferme mais rapidement nous sommes assaillis par les moustiques et finalement on est pas mal sur le bateau.
Des boy boats nous proposent des fruits et souvenirs à domicile. Il n’y a plus de raison d’aller à terre.
La traversée du canal Ste lucie/ martinique sera notre plus longue navigation, une bonne partie de la journée.
La pêche à la traine égaiera quand même cette journée. Un énorme barracuda mord dès le début de la traversée. Il faut tuer l’animal avant qu’il ne nous blesse avec ses dents acérées. Julien l’achève coup de winch, au grand dégout de l’équipage qui profite du craquement de crane..
Sur la fin de la traversée, un poisson mord à nouveau.
Il a l’air gros, ça tire fort et on a peur que la ligne casse. Vite vite, tout le monde est sur le pont.
Suzie se faufile sur la jupe avec une bassine, Jo coupe les moteurs, Steph ne doit rien lâcher. Le poisson est vraiment énorme, Julien vient à la rescousse avec un harpon qu’il plante dans la queue puis un deuxième harpon dans l’œil. Eloi observe et Oriane prends des photos. Tout le monde est surexcité. Moi je garde bébé.
La bete se défend, on a peur qu’elle file. Ils ne sont pas trop de 2 hommes pour remonter l’enoorme poisson et nous laissons éclater notre joie quand enfin il est sur le pont. Un wahoo de pas moins d’1,30m.