Comment les Gallonus sont devenus des Graalonus

le 23/12/2014 à 21h41

Pour les courageux : bonne lecture
Pour les autres, une sélection de photos. Désolé, pour ceux qui ne nous connaissent pas, nous sommes des jeunes parents... il y à donc souvent notre fils :D forcement c’est le plus beau…




Apres un long voyage en taxi /train/ rer/avion, le premier vol de notre petit bonhomme d’ailleurs, nous atterrissons à Ste Lucie à la nuit noire (qui tombe dès 18h).
Malgré notre appréhension, nous passons les douanes sans soucis avec nos sacs pleins de victuailles francaises. Victoire !
Puis nous voilà enfin libre de retrouver toute la petite famille. Nous sommes très heureux et nous nous émerveillons de retrouver de grands enfants ! Esteban (surnommé estebanane par les filles), apprécie lui aussi de rencontrer sa tatie Jo, tonton Stéphane et les cousins qu’il ne connaissait pas encore.
Pratique, le bateau mouille juste au pied de la piste d’atterrissages…. Mais il faut quand même prendre l’annexe pour s’y rendre, pas très rassurant pour une première de nuit.

Nous sommes à Castries ! des bateaux de croisières font halte dans ce minuscule port tous les jours. Jusqu’à 3 énormes bateaux à la fois ! C’est impressionnant de les voir tout près de nous et le défi est de leur faire de grands coucou jusqu’à ce qu’ils nous répondent.

Nous prenons doucement nos marques sur le bateau. Il faut apprendre à se déplacer sans tomber, sans se fracasser les pieds sur tout ce qui sert a arimer les cordages, il faut aussi apprendre ou se range les choses, d’ailleurs on découvrira de nouvelles cachettes jusqu’au dernier jour, comment se servir des wc, comment la douche fonctionne, euh !!! en fait comment la douche ne fonctionne pas…. La vie de bateau demande une organisation redoutable et il n’y a pas de place pour le désordre.
Interdit de procrastiner ici ! tout doit être fait au fur et à mesure si on ne veut pas être débordé.
On se familiarise avec les termes techniques qui désigne les différents quartiers du bateau (la jupe, le cockpit, le carré).

Le matin nous allons au marché de Castrie : grand, coloré et varié. Nous nous régalons de fruit exotiques : canne à sucre, noix de coco fraiche, goyave et aussi un fruit que je ne connaissais pas : la pomme canelle (en un seul fruit !!)
L’apres midi, nous faisons un tour à la plage pour notre première baignade. Eau à 29°…. Perfecto.

Le lendemain déjà, nous partons en navigation. Il faut ranger le bateau, et préparer à porter de main tout ce qui peut nous être utile pour les prochaines heures à venir (boire, manger pour le bébé, creme solaire…). Merci à Jo pour ce précieux conseil car en effet, une fois que le bateau bouge, dur dur de se déplacer.

Nous apprenons les différentes étapes de la navigation , comment lire les instruments (sondeur pour la profondeur, anémomètre pour le vent, girouette et carte satellite pour la direction..) et comment se nomme les outils de nav (table carte , grande voile, genois, winch, barre, baume…)
La transformation en graalonus s’opère.
Arrivé en haute mer, Jo me laisse barrer. Trop cool, c’est moi qui tiens la grande roue, non la barre !!!

C’est impressionnant comme un bateau de pas moins de 16m et 15 tonnes se manœuvre si facilement.
Bon en fait c’est assez ennuyeux au final mais pour moi, ça a le mérite de me concentrer sur une action et de ne pas craindre le mal de mer.
Halte à Marigot bay : le paradis des plaisanciers réputé être l’un des plus beaux sites de l’île.
De la mangrove, des collines verdoyantes, une eau claire mais sans récifs… C’est sûr qu’on est mieux qu’au port de castries (surtout pour la douche) mais ce n’est pas non plus l’endroit qu’on a préféré.

La douche justement : Pour se doucher sur le graal, mieux vaut être dans des eaux limpides car nous utilisons essentiellement l’eau de mer. Direction la jupe du bateau, on plonge dans la mer, on se savonne d’un savant mélange de gel douche hyper dilué à l’eau, puis on se rince en plongeant à nouveau dans la mer (hum, hum l’écologie). Un petit rinçage à l’eau de pluie est autorisé pour se dessaler. Attention 1litre max. par personne !!
Et oui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, la gestion de l’eau est une des premières préoccupations de la vie de bateau !
Les réservoirs ne sont pas infinis et sont en priorité conserver pour l’eau à boire. Et on en boit de l’eau quand il fait 30° jour et nuit.
Du coup, le lavage, le brossage des dents (beurk), la vaisselle, le linge…. Se font à l’eau de mer.
De nombreux seaux servent à récupérer l’eau de pluie que nous nous empressons de récolter à chaque averse, promesse d’une douche plus… douce.

Prochaine halte aux fameux pitons, deux aiguilles montagneuses qui ont été désignés Patrimoine Mondial de l’UNESCO (770 m et 743 m). Ceux sont les vestiges d’un ancien volcan et ils sont symbolisés sur le drapeau de Sainte Lucie.
Au pied des pitons, Soufrière, l’ancienne capitale de Sainte-Lucie.
Nous irons aux sources d’eau chaudes du petit piton.
Nous sommes seuls aux sources et les bassins d’eau chaude alimentée par des cascades sont très agréables au milieu de la jungle tropicale.

Le lendemain, nous avons comme projet l’ascension du petit piton.
Julien et moi laissons Esteban à Jo et chargeons 6 litres d’eau à la place.
Nous partons à 6h30 et il fait déjà chaud. Le sentier grimpe raide et j’ai des vertiges quand on s’arrête.
Incroyablement, la pente se raidit encore et nous finissons l’ascension par de l’escalade. Heureusement de vieilles cordes sont là pour nous aider à passer. Heureusement aussi, la végétation est tellement dense qu’on ne se doute pas du vide vertigineux que nous gravissons.
Je dégouline, mon t-shirt est à essorer. Enfin, après 2h de marche, nous arrivons au sommet. Le ciel est tout bouché donc pas de point de vue en récompense, seulement la satisfaction de l‘effort accomplie.
En tout cas, on peut dire que cette montagne représente un réel défi et est réservée aux plus téméraires avec une bonne condition physique. Pas étonnant que les locaux aient surnommé Eloi la panthère après cet exploit du haut de ses 7ans !
Nous retrouvons la famille en fin de matinée. Je me sens de moins en moins bien et je passe l’après-midi allongé, mal en point, nauséeuse. Je finis par me vider les tripes (ca y est la transformation en graalonus est terminée !!!). En fait, je ne m’en suis pas rendu compte car je ne connaissais pas mais j’ai eu le mal de terre.… une variante du mal de mer où on continue à tanguer sur la terre ferme…

Stéphane et Julien profitent d’un coin poissonneux pour barboter dans l’eau et chasser au harpon.
Bonne pêche : ils nous ramènent un poisson perroquet, un œil de verre et une carangue. Voilà notre diner de ce soir !! Je dois dire que le poisson perroquet est particulièrement bon.

Nous enchainons les spots de snorkling et on adore ça.
Oriane m’emmène voir la grotte aux chauves-souris. On nage jusqu’à un faille étroite dans la falaise. On y pénètre et en sortant la tête de l’eau, nous sommes sous un plafond de petites chauves-souris. Berk, je trouve ça dégoutant, on doit barboter dans la fiente et les maladies et je ressors sans demander mon reste.
On essaie toujours de spoter des langoustes mais même avec Oriane œil de lynx, on n’en voit pas une seule….
Julien nous chasse un petit diodon. Vous savez, le poisson porc épique qui gonfle quand il a peur ? une fois le poisson dégonflé et les piquants enlevés, il ne reste en fait pas grand-chose à manger.

A Anse cochon, une joli petite baie, bien abritée avec la forêt tropicale qui descend jusqu’à une petite plage, des bouées indiquent les espaces de plongées.
Le lesleen, un cargo, à volontairement été coulé ici pour devenir un site de plongé. Nous nageons jusqu’à l’épave dans l’espoir de la voir. On voit très bien le cargo qui git à 20m environ sous nous. Les plongeurs sont là aussi et nous les regardons évoluer avec leurs bulles qui remontent à la surface comme des méduses grossissante. Oriane qui, comme Suzie et Eloi est devenue un vrai petit dauphin plonge pour se rapprocher de l’épave et c’est tout surpris que le moniteur de plongée en bouteille voit une petite fille virevolter au-dessus de lui.
Jo-aline, quant à elle, qui ne s’attend pas à voir une énorme forme noire juste sous elle est prise de panique et tente tant bien que mal de remonter sur l’annexe à toute vitesse. Il lui faut un peu de temps pour retrouver ses esprits et percuter que ce n’est pas un monstre marin mais belle et bien l’épave qu’elle a vu, hahaha.
Dans la baie, des catamarans enchainent les allers retours avec leurs clients blancs abreuvés de rhum, musique à fond. Ca gâche un peu le paysage mais en fin de journée, la baie est de nouveau à nous seul.
On profite d’un rayon de soleil en fin de journée et que les bateaux à touristes soient partis pour accoster sur la jolie petite plage. Esteban et Eloi jouent dans le sable pendant que nous nous partageons une noix de coco.
On n’a pas souvent l’occasion d’être sur la terre ferme mais rapidement nous sommes assaillis par les moustiques et finalement on est pas mal sur le bateau.
Des boy boats nous proposent des fruits et souvenirs à domicile. Il n’y a plus de raison d’aller à terre.

La traversée du canal Ste lucie/ martinique sera notre plus longue navigation, une bonne partie de la journée.
La pêche à la traine égaiera quand même cette journée. Un énorme barracuda mord dès le début de la traversée. Il faut tuer l’animal avant qu’il ne nous blesse avec ses dents acérées. Julien l’achève coup de winch, au grand dégout de l’équipage qui profite du craquement de crane..
Sur la fin de la traversée, un poisson mord à nouveau.
Il a l’air gros, ça tire fort et on a peur que la ligne casse. Vite vite, tout le monde est sur le pont.
Suzie se faufile sur la jupe avec une bassine, Jo coupe les moteurs, Steph ne doit rien lâcher. Le poisson est vraiment énorme, Julien vient à la rescousse avec un harpon qu’il plante dans la queue puis un deuxième harpon dans l’œil. Eloi observe et Oriane prends des photos. Tout le monde est surexcité. Moi je garde bébé.
La bete se défend, on a peur qu’elle file. Ils ne sont pas trop de 2 hommes pour remonter l’enoorme poisson et nous laissons éclater notre joie quand enfin il est sur le pont. Un wahoo de pas moins d’1,30m.


Voilà les frigos bien remplis.
Sushis, brandade, darne, fish’n chips. Nous faisons preuve d’imagination pour manger tout ce poisson.

Pour ma part, je me délecte de voir les fregates, des oiseaux marins chasser à nos côtés. Ils profitent de la poupe du bateau qui fend la mer et dérange les exocetes. Les petits poissons se mettent à voler autour du bateau et c’est là que l’oiseau attaque. Ils sont majestueux et maitrise parfaitement leur vol.
On arrive en Martinique à la nuit noire et nous louvoyons entre les casiers et les voiliers à l’arrivée.

Aux Anse d’Arlet, les tortues marines viennent nous saluer. Pour ma part, j’entreprends de suivre le sentier sous-marin. Une promenade sous l’eau avec des bornes explicatives sur ce qu’on voit défiler sous nos yeux. C’est très sympa.

29 nov 2014 : Joyeux anniversaire Esteban - plongée rocher du Diamant
Aujourd’hui notre petit bout à 1an. Tatie Jo a préparé un très joli gâteau au chocolat pour souffler sa première bougie. C’est trop sympa même s’il ne comprend pas trop ce qui lui arrive avec cet attroupement.

C’est aussi une journée plongée pour Julien et moi.
Notre guide chasse le poisson lion à tout va, c’est une espèce qui attaque toutes les autres et detruits tout sur son passage, on a donc le droit de le chasser sans limite. Ils sont vraiment magnifiques sous l’eau mais étant sans prédateur, ils sont placides. Facile du coup de les atteindre et on ne rate jamais sa cible.
Nous revenons au graal pleins de victuailles avec une petite dizaine de poissons lion. Miam miam.
Dommage que l’on ne puisse pas chasser les langoustes avec les memes facilités administratives car ça y est nous avons vu nos premiers crustacés, une vingtaine au moins cachées sous un rocher à 15m de profondeur.

L’après-midi, nous repartons en zodiac sur le mythique rocher du diamant. Nous ne mettons que 20mn à l’atteindre alors qu’il nous a fallu 2 heures la veille à la voile
Sur place, on aperçoit des oiseaux marins présents uniquement sur le rocher : Les paille en queue (phaétons) surnom très évocateur de leur 2 longues plumes qui flottent derrière eux... Ils sont splendides et rien que de les voir voler au-dessus de nous me fait apprécier notre venue au rocher.
Mais bon on est quand meme venu pour voir sous l’eau alors plouf, on plonge….
Une belle plongée de 50mn, notre parcours de plongée passe dans une faille cathédrale située à environ 16 m de profondeur et qui traverse le rocher de part en part. On y accède par une arche sous-marine qui offre de beaux jeux de lumière. La diversité et l’abondance de la faune est à la hauteur de la beauté géologique du site: nombreuses espèces de poissons tropicaux (balistes clown, balistes noires, chirurgiens, mérous, sergent major, poisson perroquet, empereur, etc..), des tortues, des murènes, et de nombreux crustacés (langoustes crabes) cachés dans les crevasses. On peut aussi admirer la grande richesse de la flore qui orne les parois : gorgones, corail mou, éponge, anémones …
Nous remontons enchantés et c'est déjà l'heure de repartir en navigation.


Arrivé à Ste Anne, nous changeons d’atmosphère. Nous voilà dans une forêt de mats. Adieu les criques sauvages, bonjour la civilisation. Et encore, nous ne sommes pas dans le port !
Aujourd’hui maman nous rejoint sur le bateau et nous passerons les 2 derniers jours ensemble.

L’avant dernier jour est dévolu au tour de la Martinique en voiture. Jo sera notre pilote aguerrit malgré quelques remarques d’Anne…
Cascade du Gendarme, cascade et plage à anse couleuvre, traversée de St Pierre…


Le nord de l’ile abrite des matoutou et je guette tout en marchant dans la foret tropicale si nous pouvons voir un de ces spécimens à 8 pattes mais rien.
Il faut dire qu’on se prend de bonnes rincées et ca ne doit pas encourager la petite mygale à prendre l’air….
Nous nous arrêtons à la rhumerie Depaz que Julie avait recommandé et faisons le plein de Rhum.
La journée avance vite et le paysage entre forêt tropicale, vallon verdoyant, champs de banane et paysage côtier défile au rythme de la conduite de Jo.
On fait une pause au tombolo Ste marie. Un cordon de sable de 200M qui relie l‘îlot à la terre ferme.
Le cordon de sédiment est entièrement immergé et seule l’écume des vagues se fracassant entre elles et nous laisse imaginer le passage. Nous essayons de traverser avec Julien mais nous avons rapidement de l’eau jusqu’au hanche et le courant est fort. Nous jouons la sécurité et abandonnons le projet. Nous profitons du soleil couchant pour une baignade de fin de journée pour le plus grand plaisir d’Estebanane.


Enfin le dernier jour, j’emmène ma filleule faire une balade à cheval à travers la mangrove jusqu’à la plage du macabou ou nous prenons le galop. Le cadre est magnifique et nous sommes que toutes les 2 avec Suzie. C’est un très bon moment.


Pour le déjeuner, nous rejoignons mamé et les enfants au lolo (petit resto antillais) repéré par Jo il y a quelques mois : Ô cocotier. Nous voici dans un petit coin de paradis. Plage de sable blanc, eau turquoise, palmier, c’est enchanteur.
Le restaurant est super sympa, simple et bon. Les assiettes copieuses et colorées, le tout arrosé de rhum biensûre.

Nous passons l’après-midi à profiter de notre dernière journée dans ce paysage « carte postale ».
C’est déjà la fin de la journée et la fin des vacances….
Notre dernier repas se compose de spécialités locales : boudin antillais, accras de morue, féroce d’avocat et ….langoustes ! Et oui Jo et maman, partis en rando, ont trouvé un pêcheur qui en vendait sur leur chemin. On n’y croyait plus.

Nous avalons à toute vitesse un peu de tout et hop direction l’aéroport. Jo et Steph nous accompagne pour nous mettre dans l’avion.
Ce sera passé tellement vite…. C’est à regret que nous quittons le graal et ses occupants mais nous sommes confiants et savons que nous nous reverrons aux beaux jours !

Un dernier signe de la main derrière les portiques de l’embarquement et c’est la fin.

schema appareil foto galerie photo
Courty familly Jo a écrit :
Merci pour tous vos messages,
code de validation: trinidad, pour ceux qui cherchent encore.
Amicales salutations à tous.
tinou a écrit :
magnifiques photo!!! trop chou mon pti estéban!! J'arrive enfin à écrire sur ce blog!!!depuis le tps que j'essaye!! ouf!!
Gros bisous à vous les aventuriers! Vous êtes resplendissants!!!
véronique a écrit :
J'adore.Maelle merci avec ce sens du détail, cet humour si particulier, tu nous faire vivre tes aventures comme si on y était aussi. Je me régale. Mille bisous à tous
Gach a écrit :
Que ça donne envie de liberté et d'aventure !!!!!! En tout cas les photos sont superbes, les paysages splendides, les cousins cousines grandissent ... !

Gros bisous à vous tous !
Mireille et Patrick a écrit :
Bonne année sous les Alizées.

Mireille, Patrick, Jeanne, Sébastien.
Christiane a écrit :
Bonne et heureuse année 2015
" Man ka bo zot toute parents et amis Martiniquais"
Il pleut sur Aix et il fait froid...
Veinards!
Cathy a écrit :
Quel beau reportage ..et joyeux Noël à toute la family...
Courty familly Jo a écrit :
Super pour cette new, très belle photos, vous nous manquez, on prépare Noël avec maman à St Pierre, musique Créole sur la plage, Orion dans le ciel, je vous quitte c'est l'heure du Punch....
Dark mimi a écrit :
rappel du code pour les messages : trinidad