CINQ SEMAINES SUR LE GRAAL

le 14/01/2015 à 19h25

une new spéciale postée par mamea

Après la brume et le gris de Paris, après la clim de l'avion, ses sièges en sky, ses oreillettes sans son, j'arrive à 22h30 (4H30 heure française) au Lamentin accueillie chaleureusement par deux belles filles suberbement bronzées: hé hé....ce sont mes filles (fille ainée et fille dernière). Il fait bon (26°). Exit donc le manteau. J'ai faim (un seul repas dans l'avion sur 11h de vol) et après avoir découvert comment monter dans l'annex sur les bons conseils de Stéphane et son aide précieuse (à quatre pattes et je ne changerai pas ma tactite durant le séjour) et ensuite sur le bateau (même technique). Je déguste avec plaisir le produit de la pêche de Maëlle, Julien et Stephane dont le fameux poissson Lion..

Comme les enfants ont beaucoup changés. Surtout les filles. Leurs longs cheveux de sirène se parent de toutes les couleurs de blond. Je retrouve Eloi égale à lui même : très autonomme, mais "chougnieur" . Oriane m'a laissé sa cabine. Je la trouve spacieuse et j'y ai rangé toutes mes affaires. J'ai une lampe solaire pour m'éclairer (ne pas oublier de la recharger) et 2 hublots ouverts en permanence pour la ventilation sauf lors d'ondées ou en haute mer car elle risque d'être inondée.
Je ne manque pas d'exercice, car sur un bateau j'ai la gym continue: on passe son temps à monter, descendre, grimper, emjamber, se faufiler, se hisser, s'accrocher, se contorsionner, se lover, se glisser, ramper, se pousser, et aussi soulever, porter, déplacer, ranger, nettoyer, sans parler de la gym intellectuelle: organiser, prévoir, se projeter, et surtout faire le CNED etc... et j'en passe. J'ai été courbatue quelques jours.
Après quelques heures de repos bercée par le clapotti des vaguelettes sur la coque (j'avais l'impression qu'un chien lapait son eau), nous sommes partis faire le tour de la martinique avec les "Gallons", Mais cela est sur le blog de Maëlle De même le lendemain où après la ballade de Maëlle et Suzie à cheval, nous nous retrouvons tous à la plage de l'Ilot Chevalier (très caraïbe même sous la côte sous le vent: coté atlantique) avec plage de sable blanc et cocotiers. D'ailleurs je n'ai eu qu'une peur c'est de recevoir une noix de coco sur la tête. Nous mangerons à la plage du Titi, non du Néné, mais non du Lolo (nous ne nous rappelions pas le nom) de délicieux repas créoles arrosés de différents punch dont celui avec la groseille pays. J'y ai pris mon premier bain et avons acheté des langoustes que nous dégusterons le soir avant le départ des Gallons.
Dans les jours suivanst nous sommes partis faire des ballades: dans la forêt de Coeur–Bouliki avec sa réserve d’eau de la rivière blanche, la trace des caps en 2 parties (une de 25 kms et l’autre de 15 kms le long des côtes de la Martinique du Est-Sud,et Sud,traversant des mangroves, des plages et grimpant sur des falaises,et une mésaventure avec des figues de barbaries ramassées sur le chemin qui mettrons plein d’épines dans mes affaires, le sac à dos et qu’après bien des piquûres j’enleverai une à une à la pince à épiler),

des visites de musées (arts et traditions, la maison clément avec audiophone sur la flore, la distillerie et la maison de maitre, le remarquable éco-musée de la Martinique qui retrace l’histoire de la Martinique des indiens caraïbes à nos jours), la pointe Borgnèse et mes premières visions sous marine avec un masque gonflable en forme de tube, des visites dans la famille (Nous avons été adorablement et royalement accueillis tant chez "les Perrins" aux trois ilets , que chez les " De Negri" au Morne aux Boeufs. Nous y avons bu des punchs délicieux et nous nous sommes régalés de cuisine créole . Les après midi feront découvrir la plongée en bouteille chez les premiers, les joies de la piscine et de voir des photos souvenirs chez les deuxièmes),le tout entrecoupé des lessives , des douches, des sorties en ville pour les courses, les achats de cadeaux, la cyberbase, les messes, bien sûr le CNED, le courrier, des fims sur l'écran du bateau et même une sortie cinéma à la Madinina de Scloelcheur après être allé à la pointe Rose où il y avait de très beaux points de vue mais pas de plage et au grand centre commercial "La Galléria" (ma ville à moi) et où le père Noël sous un ventillateur reçoit les enfants.

Malheureusement nous sommes obligés de stationner,plusieurs jours, au Marin car un problème pour l'oreille de AnneSuzie , un autre pour l'oeil de Stéphane, et enfin un problème dentaire pour moi , nous ont contraint en des rdv de visites médicales ,de laboratoire et passage à la pharmacie.
Quand tout est à peu près réglé nous prenons la mer en direction du nord de la Martinique. C'est ma première expérience sur le voilier. La mer est calme et il y a peu de vent. Stéphane me donne des conseils et m'installe face à la marche pour éviter un éventuel mal de mer. . Le génois (voile à l'avant du Graal) couplé au moteur nous entraine, la canne à pêche trainant derrière nous (pour essayer d'attraper notre diner!....), vers la Anse Noire où nous mouillons. Nous longeons la côte, passons près du rocher du Diamant (lieu de batailles féroces entre français et anglais), et coupons la Anse d'Arlet où les enfants ont fait leur baptème de plongée avec bouteille il y a quelques jours. Cette journée de navigation, m'a fracassé et je vais me coucher sans diner. Je découvre le bercement par la houle plus ample et plus doux que celui dans le port du Marin. Ces mouillages, dans les criques isolées, en dehors des ports, permettent des baignades autour du bateau et des plongées aux alentours. L'échelle a été installée mais je ne m'y risque pas, préférant regarder les évolutions des nageurs.

La deuxième navigation nous amène à St Pierre à quelques encablures de son ponton , de son église et de son marché, et surtout au pied de la fameuse montagne pelée, ce volcan terrible qui ravagea toute la ville en 1902 avec ses cendres incandescentes et fumées ardantes. La ville fut soufflée en quelques minutes faisant 30 000 victimes. Nous nous réconfortons Jo et moi avec un punch coco et un punch planteur agrémentésd'une assiette d'accras sur une terrasse dominant la baie entourée de fleurs jaunes où un ravissant colibris vient butiner, pour nous débarasser de l'oppression que nous ressentons au pied de ce volcan toujours en activité . Nous y visitons l'église, le petit musée, les ruines du théatre et le cachot d'un rare survivant:"Auguste Ciparis" mais sutout l'exeptionnel musée de "découvertes des sciences de la terre: C'est un musée scientifique concernant les différentes biodiversités sur terre et dans la mer, ainsi que l'activité sismique et des tsunamis sur la terre.On nous y explique avec de grands tableaux, des films, et des salles d'expositions, le contexte géo-dynamique de l'arc antillais (un des plus actif de la planète) , qui résulte du glissement tectonique de la plaque atlantique sous la plaque caraïbe et qui est en perpétuel mouvement. Il en résulte une activité volcanique quasi permamenente qui a permis ces études scientifiques pour comprendre et faire de la prévention dans le monde entier.
PHOTOS: martinique la montagne Pelée


Nous fétons Noël sur le Graal et en famille, avec la messe de la nuit de Noël (2h30), et un repas mi antillais mi français: foie gras sur pain d'épices (fait par moi), saumon, coeurs d'artichauds et de palmiers avant le jambon de Noël (jambon traditionnel cuit aux épices et glacé au miel) accompagné de purée de christophines et patates douces . Le tout arrosé de champagne dans une jolie vaisselle posée sur une table décorée avec goût. Grâce à une connection Wifi nous essayerons toute l'après midi de joindre difficilement les membres de la famille. Après une nuit très courte nous assistons à la messe du 25 et ouvrirons enfin et avec grand plaisir nos cadeaux.

La troisième traversée nous conduit à La Dominique avec un départ matinal ((5h30).Jo et Steph nous ont inscrits, la veille, avec une sorte de laissé-passé : La clearance qui permet de sortir d'eaux territoriales d'un pays pour entrer dans d'autres. De même il faut mettre les pavillons (drapeaux) adéquats pour se signaler aux autorités quand on rentre dans un port: le jaune concerne les demandes de formalités de douanes , et sont aussi obligatoires le pavillon national et celui du pays qu'on visite. Je barre ( pour le fun) pendant la première heure où nous quittons la martinique. Les eaux du canal commencent à être tulmutueuses et les capitaines( Jo et Steph) surfent autant qu'ils peuvent pour éviter la houle de 1m50. Cela n'empêchera pas de prendre 3 grosses vagues qui déferlent sur le pont et auront raison d’un mal de mer qui me laissera couchée , courbattue (comme après une bonne grippe) et incapable de quoi que ce soit, bien que je me soies calée, tenue, accrochée et mis le gilet de sauvetage. Jo verra 2 ailerons de requins fonçant sur des fous-marrons eux même en chasse. Dur Dur cette traversée.

Le lendemain nous partons encore tôt (lever 4h30) pour le parc des trois pitons avec sa Titou-gorge, la fameuse ascension vers le Boiling Lake et la vallée de la désolation. Je ne ferai qu'une partie de cette harassante marche ,aidée par Stéphane en différents endroits abruptes et aux marches trop hautes. Cela monte dru et redescend de même sur des rondins et une multitude de marches plus ou moins glissantes, avec des passages de torrents à gué. Le reste de la troupe ira jusqu'au Boiling Lake dont les eaux bleues laiteuses bloubloutent et forment le lac du cratère. Ils sont passés par la vallée de la désolation au milieu des fumerolles , geysers et autres émanations de souffre dont Jo va souffrir dans les jours suivants et nous tous, nous marcherons comme sur des oeufs ,suite de courbatures et de pieds frippés par les gués et la boue dans lesquels nous avons trempé et pataugé pendant 6h.

Chaque jour accostent à Roseau ( capitale de La Dominique) de gros paquebots. Les maisons ici sont de couleurs vives et sur les mornes elles sont accrochées et montées sur pilotis. L'ensemble fait propre et entretenu. Les voitures nous abordent pour nous conduire sur les lieux touristiques . Nous préférons les bus locaux plus abordables mais plus difficiles à trouver. Nous visiterons aussi le jardin botanique (avec le baobab tombé sur un bus lors du passage du typhon David en 1979) , le tout petit musée dominicain, les trafalgar falls (chutes chaudes et froides où on peut se baigner ) , le grand marché local très coloré et très touristique .
Nous prenons chaque fois que nous envisageons une traversée la météo qui est diffusée sur la VHF: CROSS- AG (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Antilles-Guyane). Il sera surnommé par Maëlle "grosse vague" (Rq de Jo: à chaque message sur la VHF, le centre se signale en disant ici le CROSS AG, pronnoncé "cross- a- gue", et Maëlle de nous demander qui est donc ce grosse vague qui appele à la VHF!) et cela restera dans notre vocabulaire.
Les couchers de soleils ne sont pas aussi flamboyants que l'on pourrait l'espérer car souvent derrière de gros nuages qui bouchent l'horizon. Quand à la lune on se croirait au pays d'alice avec un croissant horizontale qui rappelle le sourire du chat de Chester. Du coup Jo me fait un cours d'astronomie avec entre autre la constellation d'Orion entourée de Betelgeuse et Rigel dans un ciel suberbe, ou Aldébaran, l'oeil dans la constellation ,du taureau .
La quarième navigation va nous amener en 3h à Portsmouth petit port au nord de la Dominique. La baie est vaste mais remplie de rafales de vent. Nous sommes acostés par des marchands en bateaux. Nous leur commandons des fruits. Le repas du soir sera servi avec un petit baracouda péché pendant la traversée en souhaitant qu'il ne soit pas infesté par la ciguatera (maladie de la gratte-gratte transmis par une neuro toxine), car nous sommes très près des zones à risque.
Et le lendemain en caracolant et en rodéo sur une mer impérieuse nous entamons notre 5eme traversée vers la Guadeloupe en 5h. Nous prenons une place au ponton dans le petit port de Rivière-Sens avec une manoeuvre de haut niveau de Jo-Aline. Nous apprécions la laverie, la douche, et le bon repas préparé par Jo et un couché tôt réparateur!...
Réparateur? et bien quand on est au ponton il faut faire avec le bruit du voisinage, les moustiques, le grincement des cordages, le cliquetis des haubans, les couinements des parre-battages. La nuit n'est vraiment pas silencieuse..
Nous profiterons de ce séjour pour faire le musée des pierres gravées, (petroglyphes anciennes du temps des amérindiens agrémenté d'explications sur les arbres locaux. (bois d'inde, cannelier, vanilier, caramboles, caféhier, cacaotier....). Puis la visite au bassin paradis et de baignade dans la rivière Corde que nous remontons comme le Palps (souvenirs d’enfance du briançonnais) menant à des bassins chauds et enfin le bain d'amour, jolie cuvette carrelée comme une piscine et forme de coeur, remplie avec l’eau de la rivière.
Nous passerons le réveillon du 31 chez les amis de Jo et Steph, connus à Briançon. Nous y apprendrons que la Guadeloupe est encore contaminée (fruits, légumes, viande poisson...) par la "chlore des cônes" engrais utilisé il y a 10ans en arrière pour les bananeraies. La soirée sera très sympathique et nous passerons en 2015 avec un verre de champagne coloré par une groseille pays.

Toujours organisé par Jo-Aline, nous apprécierons le remarquable Zoo du parc des Mamelles (voir le blog de Jo) installé dans une forêt luxuriante et fleurie où nous circulons sur un petit sentier bétonné et des ponts de singes dans la canopée. Nous finirons notre circuit par la visite de la cascade aux écrevisses (site très bien aménagé) avant de nous régaler d'un Bokit (le brunch du matin est loin) à Basse-Terre. Le lendemain nous essayerons de faire un musée du café et du chocolat (fermé depuis un an mais toujours noté sur les guides), puis un circuit "Au fil de l'eau" sur la rivière rouge, la cascade de Vauchelet (interdite cause glissement de terrain dû au dernier tremblement dr terre), le point de vue de Papaye (dominant toute la baie) et la chute de Macouba, après avoir cousu les ourlets des pareos reçu à Noël, rangés le bateau et amené le Graal au mouillage. Cette journée se finira par la deception du coût de la voiture de location qui nous pénalise de 40€ pour 1/4h de retard. et un peu de boue sur le pare choc soit le prix d'une journée.
Un BMS (bulletin météo spéciale) est diffusé pour un coup de vent sur les petites antilles et nous jouons la sécurité en annulant la navigation prévue sur La Marie Galante et en remontant doucement par la côte caraibe vers Dehaye où nous louerons une voiture pour aller sur l'aeroport.
Notre avant dernière navigation nous amènera à la reserve cousteau dans la baie de Malendure. La nuit est excessivenent ventée, sur une mer très frisée. Le lendemain je regarderai 2 fims en attendant la fin du CNED pour que Jo, à mes petits soins, m'emmène, le lond du bord de côte, en tirant à la nage l'annexe ,dans laquelle , à genoux, je m'appuie avec les bras sur les boudins, et voir à travers mon masque , des coraux souples ou dur, de formes différentes (éventail, colonnes, tuyaux d'orque, éponge...) et plein de poissons de toutes les couleurs (bleus, jaunes, rayés en longueur et en largeur, des à pois, des tout petits, des éffilés, des ronds, des triangulaires, etc....) . Non loin du bateau Suzie „oeil de lynx“ ou Jo „regard d’aigle“, me désigneront des tortues faisant surface pour respirer. Nous mangerons des "Dankite"(sorte de bokit mais comme un chausson) et envisageons grâce à une sorte de planche avec masque étanche intégré d'aller visiter la reserve Cousteau entre les 3 ilets le lendemain. Encadrée de Jo et Steph (à cause de ma hantise d’avoir le tête sous l’eau suite à mes problèmes d’oreilles),qui me pousseront et me guideront, je me régalerai dans cet univers magique par le nombre de poissons multicolores que je pourrai observer.. Le matin j’irai faire le sentier qui longe les falaises par une ballade de 2H toute seule ( un peu angoissant quand on croise un autochtone avec une machette au poing).
Mais voilà le dernier jour de mon séjour chez les „Courty“. Je finis mes baggages, et allons faire quelques visites avant de prendre la route pour l’aeroport. Nous visiterons „la maison du cacao“

fort divertissante par ses légendes et sa dégustation des différentes étapes de la fabrication du chocolat: (de l’ouverture de la cabosse mûre et du mucilage qui entoure les graines à la poudre de caco en passant par la graine fraiche, la graine séchée, la graine torréfiée à la poudre qui sera transformée en chocolat avec l’ajout du sucre et la teneur plus ou moins importante du beurre de cacao ). Nous irons déjeuner au bordde la cascade du saut d’Acomat avant de nous rendre à la ferme acquacole pédagogique qui élève des oeufs d’ouassous (crevette à grandes pinces appelée en Martinique z’habitant ou encore écrevisse) dans un beau domaineet des poissons en pleine mer.
A l’aeroport je m’allègerai de quelques kilos, qui reviendront avec Emeline lors de sa venue ici en février . 22h15, by by ma petite famille caraïbe, dans 8h je toucherai le sol de la métropole avec ses quelques degrés en moins et le déboussolant décalage horaire pour rejoindre une autre partie de ma petite famille ,celle-ci calésienne. La vie de bateau est une sacrément belle expérience.

schema appareil foto galerie photo
Matéo.Gautié a écrit :
Salut le diaporama de Mamé est trop bien et vos photos aussi!Dans environ un mois on se vois!A plus!
smala gautié a écrit :
superbes photos et le récit qui donne envie :)))
bientôt c'est notre tour !
on vous embrasse
Maméa a écrit :
Ayant enfin un accès au commentaire je m'empresse de vite embrasser ma caribean's familly. Je n'ai pas vu le temps passer et finalement 5 semaines c'était trop court. La vie de bateau est une sacrée expérience. tendresse .