Martiniquais d\'un an
le 03/10/2016 à 22h34
La Martinique est une île bénie des dieux: températures douces toute l'année 26°, alizés qui soufflent et rafraîchissent agréablement l'air, pas de bestioles dangereuses (sauf le serpent trigonocéphale, mais en voie d'extinction) et pour nous qui vivons sur un bateau pas de moustiques, donc pani pwoblem!
L'année se déroule au rythme de la musique: nous savons quand un jour est chômé car c'est musique la veille: en décembre il y a les "chanté Nowel" un peu de partout et l' apogée est atteinte pendant la semaine de carnaval qui est fériée.
Des le mois de janvier les répétitions commencent, il y a des défilés tous les weekend.
Le dimanche le carnaval commence à 4H du matin avec le "vidé pyjama", puis lundi gras ou mariage burlesque, mardi gras dédié au diables rouges, mercredi des cendres en noir et blanc, puis "Vaval", le roi représentant un désagrément/soucis (personnage politique, maladie, etc), est brûlé, la Martinique va pouvoir retomber dans sa torpeur pour se remettre de cette semaine de douce folie ou il faut être sacrement entraîné pour tenir le rythme.
Après le réarmement du Graal, nous accostons au Yacht Club de la Martinique en plein cœur de Fort- de- France, les enfants sont respectivement scolarisés par ordre décroissant au mythique Lycée Schoelcher (qui a accueilli sur ses bancs, Aimé Césaire "Cahier d'un retour au pays natal" et Joseph Zobel "Rue Case Nègre"), Collège Julia Nicolas et école Emilie Fordant.
Nous remercions particulièrement les responsables de ces deux derniers établissements qui nous ont fait un accueil très chaleureux et nous on aidé dans nos démarches administratives (la Martinique c'est bien la France et ses lourdeurs administratives!).
Les enfants commence tôt le matin, 7h et vont à l'école en uniforme: Oriane est contente d'avoir échappé à la jupe écossaise, elle ne doit mettre que le polo à l'écusson de son collège.
Nous continuons néanmoins le CNED en parallèle, mais cela se fait.
Eloi bénéficie du club de voile du YCM et fait des compétitions et Suzie découvre le Bélé, la danse traditionnelle rythmée au tambour du même nom qui descend des esclaves marrons. Le marronnage était le fait de s’enfuir en forêt.
Nous découvrons des coins paradisiaques, des cascades cachées où l'on accède en remontant le lit de la rivière, des sources d'eau chaudes (39°C) ferrugineuses où il fait bon se prélasser, des forêt à lianes où nous rencontrons de petites bêtes (opossum) et ramassons des graines aux formes et couleurs surprenantes.
Les musée d'archéologie et d’ethnographie nous permettent de revivre l'histoire de la Martinique, des indiens Arawak à nos jours en passant par les différentes vagues d'immigrants: indiens Caraïbes, Africains bien malgré eux (cf. site du MIP: mouvement pour la réparation) divers Européens, particulièrement les Lorrains lors de la cession de l’Acadie aux Anglais (et qui laisserons leurs marques jusqu'à aujourd'hui: un village se nome Le Lorrain et la bière Lorraine brassée en Martinique et une marques repère locale), les Indiens, et Syriens.
Tous ces horizons se mélangent et se fondent pour donner ce melting-pot qu'est la Martinique tant au niveau des personnes que de la manifestation des réminiscences culturelles.
Mais les guides touristique vous expliqueront ça mieux que moi!
Aujourd'hui la Martinique se cherche (le passage au statut de Collectivité Territoriale le montre).
Entre le passé esclavagiste, le tourisme de masse, la place au soleil que les "métros" viennent chercher à se faire, les émeutes de 2009 au cri de "kont pwofitation"(L'égalité sociale - les même droits que ceux de l'hexagone tel le SMIC- datent de 1995), beaucoup de choses sont à faire; d’ailleurs beaucoup de grandes restructurations sont entreprises et le 972 est une région pleine de potentiel.
Malgré les blessures historiques et les replis identitaires qui engendrent de l'intolérance ( ici les couleurs de peau ont leurs appellation: chabin, métisse, sapotille, colis, etc) les personnes sont chaleureuses et communicantes: on parle avec tout le monde: la caissière au super marché, le pompiste (on vous sert le carburant, c'est cool pour les filles qui n'aiment pas faire le plein comme moi), les vendeuses du marché qui vous appellent "chérie doudou";
Le Martiniquais (au contraire de l'hexagone) voit toujours la personne dans les gens qui l'entoure, on n'est jamais invisible (même si le rapport est parfois agressif, on existe quand même, ce n'est pas le métro Parisien ou l'on ne se salue pas).
Un petit bémol très négatif, la circulation en Martinique est très dangereuses alors que les routes et les paysages sont superbes: accident à tout va et conduite à risque, dommage car là encore la communication est très colorée: le klaxonne et un langage pour tout dire: bonjour, merci, pousse toi, à plus tard, j'arrive,etc.
Au début je paniquais dès que j'en entendait un, pensant être au bord de la collision à chaque fois, mais en faite c'est une habitude à prendre!
Après avoir fait le plein de bonne humeur nous nous apprêtons à quitter l'île des "revenants": il parait qu'on revient toujours en Martinique!
Surement, car il doit nous rester beaucoup de choses à découvrir....ce ne fût qu'un petit aperçus.
La suite de la navigation nous emmène en Amérique du Sud...
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Désolé je n'ai pas pu ranger et légender les photos, à l’occasion on les regardera ensemble pour que je vous explique!
Salutations à tous, merci à Dark Mimi
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Maméa a écrit :
Merci pour ce long mot qui cloture une page de votre voyage. Et bien oui La Martinique est attirante, mais la Guyane aussi et j’attends les dernières photos et la suite des aventures. Tendresse à tous
courty JO a écrit :
Les Photos arrive, mais je suis toujours aussi mauvaise en informatique, j'attend l'aide de Dark Mimi et avec le décalage horaire sa femme et ses petits....