Nous avons laisser passer le coup de vent qui soulevait les vagues par dessus la jetée d' Almerimar et le mercredi 6 Novembre en fin de matinée nous avons hissé la grand voile pour Gibraltar: "hisser" est un bien grand mot, le parcours se fit au moteur toute la nuit, faute de vent, sauf en arrivant, où un 30 nœud de face nous surpris: le but, éviter les vagues qui éclaboussaient, si tu te baisses trop tard derrière la capote (merci Papou) ou te relèves trop tôt, tu te fais gifler (Suzie en profitait pour sucer un citron avec l'eau salé!).
Aidé du courant (pour ça on ne s' était pas trompé) nous sommes rentré dans la baie de Gibraltar en slalomant entres les cargos, porte-conteneurs et méthaniers, mais on s’était déjà beaucoup entrainé à Port Saint Louis!
Nous avions oublié d' acheter un drapeau de courtoisie (obligatoire à monter à tribord/droite sous la première barre de flèche du mat pour entrer dans un port étranger) et en avons vite fabriqué un : recto fait par Oriane, verso...
A la découverte du rocher anglais:
Enfin une vraie journée de découverte et tourisme!
Nous avons passé la frontière (car nous nous sommes arrété dans un port Espagnol (moins cher le Batheoud!) sur l'isthme qui relis Gibraltar au continent!) avec barbelés où nos passeports nous ont étés demandés à la grande surprise des enfants qui penssaient qu'il n'y avait plus de douannes en union européene...
Nous sommes rentrés dans cette ville fortifiée qui garde les marques de nombreuses guerres subies pour gagner sa place stratégique.
Un formidable petit musée, en dehors de la rue marchande "dutty free", retrace l'histoire de Gibraltar, du jurassique à nos jours (saviez vous que Gibraltar n'est qu'un rocher qui s'est accolé à la plaque européene? et que la mediterranée fut vide à une époque?), en anglais....mais on a quand même aimé les reconstitutions de neandertalien, les ancres romaines et les maquettes de bateaux de guerre (bateau hyper protégé ou bateau incendiaire), sans compter les animaux vivant sur le rocher et les ruines de thermes maures.
Un superbe parc botanique en centre ville, donne une touche très exotique avec cactés, agrumes et fleurs.
Nous sommes montés à pieds en haut du rocher (c'est un parc protégé) et en avons fait le tour par un petit sentier trés aérien: enfin de la marche après plusieurs jours de nav, nos jambes de montagnards sont bien heureuses de se dégourdir et c'est en trotinant que nous avons fait la ballade donnée pour 1h30 (demain nos jambes serrons moins contentes): d'un coté vu sur la baie de Gibraltar, puis l'Afrique en face et la méditerranée d'où nous venons, c'est superbe et sauvage, cela ressemble au sentiers des douanniers en bord de méditérranée (en plus raide, plus de 451 marches en montée et en descente et de blanches falaises), les cactus sont en fleur et oh surprise, ici, il y a plein de narcisses, ma fleur préférée!
En haut du rocher nous retrouvons les voies touristiques et l'attraction du rocher: les Macaques Barbaris.
Il nous faut consulter la météo et faire des recherches sur les marées et courants afin de prévoir de passer au mieux le détroit: hier nous avons vu que le courant peux être très fort, malgrès le fort vent dans le nez, c'est lui qui nous a fait entrer dans la baie et au départ nous voulions traverser directement vers les côtes Marocaines (Ceuta), mais le courant nous refoulait dans la méditeranée...
Nous avons avons decidé que ce dimanche 10 Novembre au matin, cela devrait être une bonne fenêtre météo (après 4 heure d'étude des sites météo)... mais échaudé par l'entrée dans le détroit, nous sommes en quête d'assurance... un couple de Français nous dit qu'il part et, une fois sur l'eau, nous voyons 7 voiliers qui s'elancent vers le détroit: ouf! nous ne sommes pas seul (mais peut être nous trompons nous à plusieurs?...)
Non, le vent est inexistant et Stephane gère la derive du bateau dû au courant (calcul et comparaison de la vitesse du bateau sur l'eau et vitesse à laquelle la route de fond est réellement parcourue), moi et les filles nous surveillons les cargos, mais ils restent dans le rail(chemin cartographique qu'ils doivent emprunter obligatoirement).
Ce qui est impressionant c'est que nous voyons la mer tourbilloner et bouillir à certains endrois (alors que le temps est très calme, la où la marée de l'Atlantique rencontre le courant sortant de la Méditerranée.
Partis avant dernier bateau, nous passons devant tout le monde (je crois que notre stratégie de route est bonne) et au large de Tarifa, nous coupons le detroit, en dehors du rail: les cargos ne se suivent plus et commencent déjà à prendre leurs cap respectifs.
Au loin, Tanger, mais nous ne nous arréterons pas car nous voulons deborder le cap Spartel (la pointe de l'Afrique) le plus au large possible (le cap est un obstacle sur la route du vent et l'oblige à accelerer: le même volume d' air passe par un plus petit chemin, effet Venturi à plat).
Nous traçons donc droit dans l'Atlantique en ce dimanche soir et avons plusieurs jours de nav (navigation) devant nous, 600 M de grand large, sans possibilités d'escales, car à cette époque les côtes marocaines peuvent être dangereuses.
Nous savons qu'une mauvaise houle nous attend, mais le rallye commence ses séminaires de préparation lundi, grosse tension à bord pour cette nouvelle première...
PS Une petite dédicace aux collègues de Vivre et Vieillir Chez Soi à qui je pense fréquemment(allez voir le site sur le net, c'est une super association de maintiens à domicile, avec des intervenants super investis, même les DP!!), la navigation ça entretiens, la moyenne d'âge et de 70 ans et souvent nous rencontrons des marins plus âgés encore!